Manon Berthold a commencé sa carrière il y a plus de 30 ans en gestion des matières résiduelles en tant qu’éboueuse, alors qu'elle était une jeune mère.
C’était la solution à un précédent emploi mal rémunéré qui couvrait à peine les besoins grandissants de sa famille.
Pour alléger le fardeau financier de la famille, le mari de Manon – un employé de Matrec – a suggéré qu’elle quitte son emploi et travaille avec lui.
Il s’agissait de former une équipe : il conduirait le camion et elle se tiendrait à l’arrière pour ramasser les matières résiduelles. Souhaitant offrir le mieux pour sa famille, Manon a saisi l’occasion. Elle travaillait quatre nuits par semaine et gagnait sa vie pour sa famille tout en restant à la maison pendant la journée avec ses enfants.
Manon a rapidement pris goût au travail. Quelque temps après, elle a eu l’heureuse surprise d’apprendre que sa famille allait s’agrandir. Avec une détermination inébranlable, Manon a continué à travailler tout au long de sa grossesse, en tant que conductrice d’un camion, naviguant habilement dans les rues de Montréal. « Tant que mes pieds pouvaient atteindre les pédales et que mes mains pouvaient tenir le volant, je conduisais, » se souvient-elle.
Elle se remémore aussi les premiers jours de conduite difficiles. Travaillant seule la nuit dans les rues sombres, elle gardait un bâton de baseball près de son siège pour se protéger, bien qu’elle n’ait jamais eu à s’en servir. Au début des années 1990, Manon était l’une des rares femmes à conduire un camion à Montréal.
« Au début, mes collègues me faisaient des commentaires sexistes, comme “Es-tu capable de faire ce travail? C’est trop difficile pour toi... tu ne passeras pas, tu n’y arriveras pas, etc.”, » se souvient-elle. « Les gars disaient que je ne tiendrais pas le coup, mais ils avaient tort – j’ai répondu présente et j’ai persévéré. »
À l’époque, son superviseur lui rendait également la vie difficile. « Quand j’appelais pour dire que mes enfants étaient malades ou pour toute autre urgence familiale, il me rabaissait, essayait de me faire quitter le travail. Mais j’étais trop forte et déterminée pour le laisser faire. »
Même si elle a dû travailler deux fois plus dur que ses collègues masculins pour obtenir la même reconnaissance, Manon dit qu’à long terme, lorsqu’ils ont vu qu’elle faisait le travail aussi bien qu’eux, elle a été acceptée comme membre de l’équipe. Manon a persévéré malgré de nombreux revers et a continué à conduire des camions.
Après 7 ans dans ce rôle, Manon a cherché un nouveau défi et s’est intéressée à la gestion. Mais malgré ses compétences et son ambition, les promotions ont été rares.
Après plus d’une décennie de conduite, elle a finalement eu une opportunité de gestion. « Cela m’a fait du bien après tant de temps, » dit-elle, « Mais je me souviens avoir travaillé très dur pendant mes premières années de gestion, jour et nuit, sentant que je devais prouver ma valeur à l’équipe. »
Et elle a réussi.
Manon est devenue une dirigeante respectée et a été promue au poste de directrice adjointe, puis directrice, et enfin directrice des opérations chez GFL en Montérégie, au Québec, depuis que Matrec a rejoint GFL en 2016. Aujourd’hui, elle supervise plus de 175 chauffeurs et 175 camions circulant cinq jours par semaine dans la région du Grand Montréal. Elle s’épanouit dans le secteur dynamique de la gestion des matières résiduelles, toujours respectueuse et proactive.
« Nous avons une équipe fantastique chez GFL, » dit-elle. « C’est un excellent endroit pour travailler. » Manon apprécie également l’approche proactive de l’entreprise et le soutien des dirigeants pour l’embauche de femmes à tous les niveaux de l’organisation. Même si ses débuts en tant que femme dans cette industrie ont été difficiles, Manon est fière de ce qu’elle a accompli.
Avec 33 ans d’expérience dans l’industrie, elle en est une pionnière.
« En tant que femmes, nous sommes maintenant acceptées et l’environnement de travail est bien meilleur, » dit-elle. « La culture a changé et les attitudes envers les femmes ont évolué, non seulement dans notre industrie, mais aussi partout. »